C'est née à Glasgow, au Royaume-Uni, que Nikola à vue le jour. Fille d'un riche homme d'affaire qui menait la belle vie, c'était déjà un vieil homme, alors que sa mère, dans la quarantaine, avait perdu vie en mettant bas à cette enfant qu'elle avait espérée élevée avec tout son amour. Dépité et perdu de la perte de sa femme, Richard avait décidé de confier son poupon aux bonnes du manoir, sachant fort bien que dans l'état qu'il était, il n'arriverait jamais à bien élever son petit ange. Prise en charge par les vieilles dames, ce fut une croissance remplie d'amour et de bonheur auquel elle eut droit, malgré l'absence constante de son père qu'elle voyait rarement.

Vers l'âge de dix ans, la gamine commençait à piquer des crises, faire des fuites et toutes les merdes possibles. Le manque de famille se faisait gravement ressentir. Durant plusieurs années l'anarchie régna en maître dans la demeure, alors qu'elle commençait à sortir et à mal tourner, comme la pire adolescente qui soit. C'est vers dix-sept ans que son père daigna enfin faire preuve de présence, mais celui-ci commençait sérieusement à se faire vieux et fragile. Chose qui stoppa net la demoiselle dans sa descente aux enfers. Ce fut au fil de deux années qu'elle remonta lentement la pente, bien décidée à s'occuper de ce vieil homme maintenant présent dans sa vie. Chaque jour était une nouvelle découverte sur son géniteur. Alors que les actions des compagnies chutaient, elle décida, à dix-neuf ans, de les prendre en chargent, au grand plaisir de Richard.

Entre-temps, la demoiselle semblait avoir pris goût à poursuivre certains passes-temps qu'elle entreprenait lors de son stade de rébellion. Boxe, combat à mains nues, elle passait parfois des journées entières réservées à l'entraînement, lorsqu'elle ne s'occupait pas de ses compagnies ou du vieil homme qui reposait maintenant tous les jours dans son lit. À vingt-cinq ans, celui-ci quitta sa fille à tout jamais, la laissant sans un mot. La perte de cet homme qu'elle avait aimé, son géniteur si doux, avais causer un choc à la demoiselle. Elle regrettait ne pas avoir essayée de passer plus de temps avec lui. Et elle avait compris, que tous quitterait un jour ou l'autre. Renvoyant toutes les bonnes, vendant son manoir, c'est avec ce qu'elle jugeait de plus précieux à ses yeux qu'elle avait pris le premier avion pour la France, dans l'unique but de s'établir dans un nouveau manoir, loin de tout ce qu'elle avait connu, outre ses compagnies.